Lancement de Saison baroque

Revue-Saison-Baroque-H2016_lancementLa revue Saison baroque réunit les mots et les images dans un seul canal. La poésie s’associe aux photos en noir et blanc pour explorer « en une seule phrase nombreuse » (Miron) nos aspirations d’un monde meilleur, les profondeurs du sentiment et de l’âme humaine, les différentes représentations du monde, les multiples cris qui sommeillent en nous et qui éclatent en vers… Aux pouvoirs de la musique, de la langue et, aux trésors de la pellicule, s’ajoute le désir de pratiquer une fissure dans le mur du quotidien plus souvent qu’autrement utilitariste et d’exprimer le bonheur du hasard, de l’impulsion et de la non-conformité. « La poésie est une patiente impatiente » (Desbiens), elle dépasse largement le cadre de ces pages, elle rebondit dans les clichés en noir et blanc et ramasse ses richesses pour les répandre dans les yeux de ses avides lecteurs.

Pour une vingtième fois ce printemps résonneront les mots, ces cassures de vers, et les lumières issues de la camera obscura. Célébrons la culture, célébrons la parole !

Le lancement aura lieu le jeudi 28 avril, à 18h, au centre d’exposition Plein sud.

PUGILA[R]TS : une première édition enthousiasmante !

PugilartsLe 12 avril dernier a eu lieu au studio-télé la première édition des PUGILA[R]TS. Organisé par les professeurs de littérature Marco Bergeron et Nicolas Chalifour, ce combat festif opposant une équipe d’étudiants et d’étudiantes en Théâtre et une équipe d’étudiants et d’étudiantes en Littérature a été arbitré de main de maître par l’hilarant Philippe Le Page, ancien étudiant du profil Lettres. Au menu de la soirée : des compétitions âprement disputées où mots, érudition, culture et humour étaient à l’honneur.

L’équipe des Bleus (Théâtre) était dirigée par Caroline Lauzon, tandis qu’Isabelle Paquet et François Harvey coachaient les Rouges (Littérature). L’exigeant jury, composé d’Alexandre Bleau, François Godin, Lyne Hains, Sébastien Hamel, Émilie Jobin, Mélanie Rivest ainsi que l’adjointe à la directrice des études, Rachel Belzile, a eu la tâche ardue de départager les participants tout au long d’une série d’épreuves endiablées : lectures de textes (un extrait des Heures réversibles, de France Mongeau ; un autre du roman La liberté des détours, de Mathieu Blais), écriture de poèmes en direct (en alexandrins, avec césure à l’hémistiche s’il vous plait !), courts métrages commentés, « rixes de chansons », rounds de quiz, etc. Pour se préparer au quiz en question, chaque équipe avait depuis quelques mois déjà affuté ses couteaux en étudiant les œuvres monumentales du poète automatiste Claude Gauvreau, de la sculpteure Louise Bourgeois, du compositeur John Cage, de l’écrivaine Marguerite Duras, de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe et du réalisateur Lars von Trier.

Tout au long de la soirée, les deux équipes ont rivalisé d’inventivité et d’audace pour éblouir un public en délire et se conformer à la thématique choisie par les organisateurs : Tabula rasa. Ce sont finalement les Rouges de l’option Littérature (Élisabeth Gagnon-Houle, Marianne Lussier, Étienne Maillé, Pénélope Ouellet, Christophe Pigeon et Floriane Simard) qui ont coiffé au fil d’arrivée les Bleus de l’option Théâtre (Florence Béland, Gabriel Caron-Roy, Pénélope Contrain-Morel, Marie-Hélène Perron, Marikah Pierre, Josiane Plante), avec un score de 61,5 à 57. À l’issue de cette joute mémorable, l’équipe gagnante a pu arborer fièrement le Rollin, superbe (et très postmoderne) trophée créé pour l’occasion par Jacques Rollin et que l’on peut admirer Boulevard des écrivains.

Enfin, soulignons que la soirée a été l’occasion de remettre la Bourse des profs à deux étudiants et une étudiante. Cette bourse récompense l’implication au sein de leur programme et la passion pour leur champ d’études qu’ont su démontrer les récipiendaires tout au long de l’année. Félicitations à Jérémie Poirier (Théâtre), Laëtitia Gagnon (Langues) et Youssef Sawan (Littérature).

Rendez-vous l’an prochain pour la seconde édition, que l’on espère tout aussi flamboyante !

Mathieu Blais toujours en lice

finalistes

La semaine dernière, nous annoncions que notre collègue Mathieu Blais figurait sur la liste préliminaire des 20 auteurs en lice pour le Prix de la nouvelle Radio-Canada 2016. Le professeur de littérature, également poète et romancier, fait désormais partie des finalistes grâce à son texte intitulé Séparation de corps. La nouvelle, qui parle de violence conjugale, est qualifiée de « dure, frontale et nécessaire » par le jury qui l’a sélectionnée.

 

Quatre autres finalistes (Johanne Alice Côté, Laurent Duval, Victor-Olivier Hamel-Morasse et Brigitte Trudel) figurent dans ce club restreint.

 

Reste maintenant au jury, composé de Sophie Bienvenu, Alain Farah et Nancy Huston, à rendre son verdict. Le lauréat sera connu le 19 avril prochain.

 

La Nuit de la poésie

Nuit-de-la-poésie_affiche-2016La Nuit de la poésie est un événement qui n’a pas d’équivalent, car la création s’y exprime dans la plus franche et la plus totale liberté. Poésie, arts, performance, musique, tout s’y relance dans la plus belle déraison. Jeudi 21 avril, de 18h à 23h au studio-télé, vous êtes donc conviés à venir participer à cette délirante charge de création pure. Pour les plus audacieux, ou pour ceux et celles qui hésitent encore à nous donner leur nom pour une lecture, sachez qu’un « micro-ouvert » sera disponible en fin de soirée – apportez donc vos meilleures bouteilles et vos plus lumineux poèmes.

Cette année, parce que nous en avons marre de la neige et du froid, parce que la poésie et les arts vrais n’existent pas sous la neige et la glace, nous convoquons cette Nuit de la poésie pour faire arriver le printemps, une fois pour toutes. Ce n’est donc pas un thème, mais bien une orientation stratégique – une nécessité poétique.

Un zinc littéraire !

zinc imageSi vous ne connaissez pas encore la revue Zinc, nous vous invitons à découvrir le 38e numéro, Spécial héritage, en librairie depuis le 6 avril. Lieu de rassemblement pour les auteurs de la nouvelle génération, la revue Zinc, fondée en 2003, se veut un « laboratoire pour la littérature de demain ». Vous pourrez y lire de nombreux textes, tous magnifiquement accompagnés de portraits d’Isabella Di Sclafani, artiste peintre montréalaise, et une nouvelle de Stéphanie Bellemare-Page : « Un mammouth et une pelle sur fond rouge et noir ». L’histoire raconte comment le passage d’une météorite, entre les Laurentides et la Sibérie, transforme à tout jamais l’espace et ses habitants, comme si les gestes, les mots, les croyances et les traditions des hommes, des femmes et des enfants vivant sur ces deux territoires géographiquement éloignés, avaient fini par se métisser…

Mathieu Blais fait les nouvelles

150217_0l0il_aetd-mathieu-blais_sn635Parmi les 20 auteurs encore en lice pour le prix de la nouvelle Radio-Canada 2016 figure Mathieu Blais. Le poète et romancier (La liberté des détours, Leméac) a soumis au jury composé des écrivaines et écrivains Nancy Huston, Alain Farah et Sophie Bienvenu une nouvelle intitulée Séparation de corps. Il y déroule une histoire où la tension, le rythme et les images concourent à une solide dénonciation de la violence conjugale. Les noms des finalistes seront dévoilés le 13 avril 2016, et celui du gagnant ou de la gagnante, le 19 avril.

Printemps de la culture : Le TABOU

TabouTous les matins, pendant la semaine de ce début d’avril consacrée au Printemps de la culture, la communauté édouardienne est invitée à venir prendre un café et un muffin au Café étudiant en écoutant des lectures sur le thème du tabou. Plusieurs collègues du collège et des étudiants de l’option Théâtre participeront à ces lectures lundi, mardi et jeudi. Mercredi, Rachel Belzile, Lin Jutras, Josée Mercier et Sylvain Lambert, le directeur-général d’Édouard, ont accepté d’être lecteurs.

Dans la foulée, mercredi midi, au local B-105, Yvon Rivard nous parlera de son essai Aimer, enseigner. Shanti Van Dun, professeure au Département de littérature et de français, discutera avec lui des deux types d’enseignement « meurtrier » que l’auteur identifie dans son essai : l’enseignement prodigué par de mauvais professeurs, « fatigués, savants ou cyniques » qui « nient l’essentiel » et l’enseignement prodigué par de « bons » professeurs qui savent éveiller le désir de connaissance et d’amour de leurs étudiants et étudiantes, mais le détournent vers le désir sexuel.

Annie Dulong au 84e congrès de l’Acfas

Habiter les ruinesDans le cadre du 84e congrès de l’Acfas, Habiter les ruines de l’université : Bill Readings, 20 ans plus tard, qui se tiendra à l’UQÀM, du jeudi 12 mai au vendredi 13 mai, Annie Dulong, professeure de littérature au Cégep Édouard-Montpetit, donnera une conférence intitulée « Posture de l’intellectuelle dropout » le vendredi 13 mai à 11 h : « Pour réfléchir à l’université honnêtement, il ne faut pas ignorer toutes les forces négatives qui y sont à l’œuvre, et le fort pouvoir de dissuasion que l’institution peut avoir. Parfois, l’université oblige à décrocher. »

Le 12 avril, vous assisterez à la première des PUGILA[R]TS !

Pugilarts-2016_afficheLe 12 avril, vous assisterez à la première des PUGILA[R]TS !

Les PUGILA[R]TS, c’est un moment terrible et beau lors duquel des étudiantes et des étudiants qui s’entraînent depuis plusieurs mois maintenant vont descendre dans le ring des arts et des lettres pour en découdre. Les PUGILA[R]TS, c’est une folle mêlée culturelle lors de laquelle aucune discipline ne sera épargnée et presque tous les coups seront permis pour remporter le prestigieux ROLLIN. Au menu de la soirée, pour le plus grand plaisir des spectateurs et spectatrices assoiffés de sang et de sens que vous êtes sans doute : des rounds de quiz, des lectures, de l’écriture en direct, des projections et certainement aussi un peu de violence gratuite.

L’évènement étant ouvert à tous et à toutes, venez y assister en grand nombre. Apportez vos trompettes, vos cris et vos boissons vierges ou alcoolisées.

Le mardi 12 avril de 19 à 22 heures, ça va fesser fort au studio-télé !

Une écriture organique

France Mongeau« Quel artiste ne voudrait s’établir là, où le centre organique de tout mouvement dans l’espace et le temps — qu’il s’appelle cerveau, ou coeur de la Création — détermine toutes les fonctions ? » Klee

 

Si vous avez lu le dernier recueil de France Mongeau, Les heures réversibles, paru aux Éditions du Noroît en 2015, peut-être aurez-vous remarqué la dédicace : « À Clara Thomassen ». C’est une sorte d’alter ego de l’auteure : « Clara Thomassen n’existe pas. C’est un personnage qui tournoie dans ma tête, traverse mes rêves et me tient depuis toujours. »

Si nous faisons tous notre entrée dans le monde accompagnés d’un double, comme le relate Platon dans le mythe d’Er à la fin de La République, certains d’entre nous réussissent extraordinairement bien leur vocation et arrivent à explorer le mystère fondamental de la double naissance.

Le site de France Mongeau a démarré à l’automne 2015. Le projet propose de nous faire entrer dans son atelier de création pour apprécier les rouages de son œuvre poétique et voir comment « toute cette mécanique s’incarne ». C’est comme entrer dans un laboratoire qui s’efforcerait d’illustrer le processus créateur, celui de la fabrication du personnage de Clara, en montrant les ramifications qui président toutes, chacune à leur façon, à sa composition.

Le site se déploie à la manière d’un espace gigogne et invite à la découverte, à la lecture de nombreux textes, tous déjà parus dans des revues d’ici et d’ailleurs, hormis deux inédits — pour un roman en préparation ? D’autres personnages accompagnent Clara : Tom, Vladimir, Christopher et Nouhad. L’exploration nous invite aussi à découvrir les lieux familiers de l’univers poétique de France Mongeau, le nord, la route, la mer et la plaine, pour y entendre des poèmes lus par l’auteure elle-même, regarder un vidéo-poème ou encore, tourner les pages d’un livre d’artiste.

Tout cela s’anime sous nos yeux et prend la forme d’emboitements, d’enchâssements permettant de relier les textes entre eux, comme autant de fragments d’une seule et même oeuvre : les couches successives d’un lent travail d’élaboration. On y goute tantôt la prose, tantôt le vers. Puis, le regard est attiré par un mot, « cheveux », par exemple, qui nous conduit au poème « La chevelure », puis un autre, « brûler », qui nous mène, cette fois, au récit poétique « Le feu, la cendre ».

Clara Thomassen semble être par vocation un personnage en fabrication, elle reste « orpheline de récit », mais sa présence veille, sourd et circule partout, inspirant l’auteure, comme ce visage de la Madone, venu confirmer une intuition : « nous possédons une tristesse immémoriale, et collective ; une mélancolie qui nous dépasse, ancrée dans la race humaine et dans le monde autour de nous. Profonde, sacrée, une tristesse sans possibilité de langage ; celle des arbres gelés dans l’hiver, partagée par l’intelligence de la terre et les êtres sans parole. La beauté de la Vierge me rapprochait étrangement de la mort, la frôlait de près, moi qui n’y connais rien. Je sais maintenant que la beauté et la mort sont de proches parentes. » Cette sculpture fascinante que l’auteure a d’abord aperçue dans une revue annonçant sa restauration en cours, elle ira l’admirer à Toulouse où elle est exposée dans l’actuel Musée des Augustins. L’œuvre anonyme, intitulée Vierge à l’Enfant : Nostre-Dame-de-Grasse (1451-1500), est aussi l’histoire d’une réfection, racontée dans le catalogue Polychromies secrètes, que l’auteure a fait venir en juillet 2013 et qui lui a permis, dès lors, de révéler, de peaufiner, dans Exercice autobiographique no 5 (un des nombreux textes à lire sur le site), certains enjeux qui se logent au coeur même de sa réflexion sur l’Art et de sa pratique de l’écriture.

Un tel jeu de miroirs permet de se livrer au vertige de l’infini, pour le plus grand plaisir des internautes !

Le site en lui-même est une réussite esthétique et conceptuelle. On doit sa réalisation à Jacques Rollin.

Nathalie Ethier