Vous êtes tous et toutes invités au lancement du troisième roman de Nicolas Chalifour, Vol DC-408, qui aura lieu à la Taverne Atlantic le lundi 7 octobre à 18 heures.
Lien vers l’événement Facebook publié par les éditions Héliotrope.
Vous êtes tous et toutes invités au lancement du troisième roman de Nicolas Chalifour, Vol DC-408, qui aura lieu à la Taverne Atlantic le lundi 7 octobre à 18 heures.
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Le plus récent recueil de poésie de Mathieu Blais paraît aujourd’hui. La quatrième de couverture de Sudan et Najin et Fatu se présente ainsi :
«Puis il n’y eut plus que Sudan et Nasima, et Nabiré et Najin, et Najin et Saut donnèrent naissance à Fatu, et Sudan est mort cette année-là, et ils ne furent plus que deux. Deux, et nous étions là, à compter. Et tu parlais, tu continuais de parler, Cassandre, mon amour. Et ma langue morte s’aiguisait sur la pierre noire.»
Les finissants de l’option Littérature du programme Arts, lettres et communication vous invitent au lancement de Temps d’arrêt, Entre nous, Carnaval et Cosmopolite, les revues littéraires créées dans le cadre de leur projet de fin d’études. Ces publications allient créations et articles critiques, rédigés par les étudiants, et arts visuels. Quand? Le jeudi 16 mai, à 19 heures. Où? Au studio-télé (D-2320). Venez célébrer avec eux!
Le tout nouveau numéro du recueil de poésie et de photographies Saison baroque sera lancé ce jeudi 2 mai 2019, à compter de 18 h, au café étudiant du campus de Longueuil. Les étudiants et le personnel sont invités à y participer en grand nombre.
La revue Saison baroque réunit les mots et les images dans un seul canal, alors que la poésie s’associe aux photos.
Les poètes et photographes vous y présentent donc leurs oeuvres réunies dans une publication riche et diversifiée. Celle-ci offre au lecteur la possibilité d’apprécier la lecture de plusieurs poèmes, entrecoupés d’oeuvres photographiques explorant des thématiques liées à l’intimité et à l’engagement ou encore empruntant un ton ludique.
Pour les étudiants, il s’agit d’un moment précieux parce qu’il représente l’aboutissement de plusieurs semaines de travail.
Bienvenue à tous !
« Une mère est l’esclave enchantée de ses enfants. »
Réjean Ducharme
L’ivresse du jour 1, de Shanti Van Dun, paru aux Éditions Leméac, se lit comme un journal de la création, imprégné de toutes parts par la nécessité impérative de témoigner de l’intensité de la vie. L’auteure nous fait dès lors entrer dans l’intimité d’une femme devenue mère, attentive aux transformations de son corps, de ses perceptions, et rappelle que la maternité mène à une présence à soi et au monde plus vivante.
L’ivresse du jour 1 se lit aussi comme la genèse d’une famille, dont les contours ne cessent de se modifier, à mesure que la vie augmente, se multiplie, se complexifie… pour échapper aux calculs en tout genre (enfin presque), et se confronter à la fureur et à la violence fondamentales du réel.
Au fur et à mesure qu’on plonge dans cet univers, qu’on est charmé par la sensualité du récit, on ne peut s’empêcher de réaliser, à l’instar de la narratrice elle-même, à quel point l’époque actuelle exige des hommes et des femmes devenus parents, et à quel point il est nécessaire de savoir préserver des espaces de contemplation solitaire.
Mais L’ivresse du jour 1 est surtout l’œuvre d’une femme qui marche, d’une femme éveillée; habitée par la certitude de ce qui lui manque, mais qui sachant que les aspirations humaines se heurtent inévitablement au fini du monde, se risque sans réserve à aimer.
N. E.
« J’ai passé la majeure partie de ma vie à lire de la poésie, à l’enseigner, à tenter d’en écrire et à la publier, ainsi qu’à en propager la bonne parole. On peut dire que, littéralement, la poésie m’a fait vivre. Je lui dois tout et, dans ce bref essai, je m’efforcerai de lui redonner sa juste part, dette accumulée dans les moindres tics, certitudes ici et là, doutes encore vifs, polémiques amusantes afin d’égayer le discours, mais surtout le but premier sera de la faire lire. » (Lire la poésie, quatrième de couverture)
Je suis venu au monde avec une belle plaie ; je n’étais pourvu de rien d’autre.
Kafka
Le dernier recueil de François Godin, le troisième après La victoire jamais obtenue (Écrits des Forges, 2011), puis La chambre aux quatre vents (l’Hexagone, 2014), vient de paraitre, cet automne, aux éditions Le lézard amoureux. Habiter est une blessure semble mettre fin à un cycle. Mais de quoi parle-t-on au juste dans ce recueil ?
D’une réalité de l’existence sur laquelle François Godin s’est quelques fois arrêté. Il s’agit d’une façon d’être au monde, celle qui lui appartient, mais qui nous concerne tous autant que nous sommes, et qui se révèle grâce à l’écriture, à la poésie qui ouvre la voie des possibles, nous mène au cœur de l’intime. Cette façon d’exister ne peut se dérouler sans heurts, puisque habiter, c’est occuper un espace, y vivre, dedans comme dehors, en soi comme en l’autre, c’est aussi créer et multiplier les postes d’observation. Dès lors, le lecteur se laisse guider par ce courage qui consiste à regarder en face la vulnérabilité humaine et à s’émouvoir devant l’incroyable capacité de l’être à se régénérer, comme en témoigne le poème liminaire :
« Je suis une cabine
qui craint les carrés ouverts
les ricochets entre les rideaux
la lecture des pages vierges
la légèreté des pas
se brise sur un sol trop dur
ma nature demeure
je cherche un chemin
entre l’abîme et la cicatrice »
On assiste, à la lecture de ce recueil, à une géométrie des mouvements. Tout semble, en effet, lié à l’espace. Habiter est une blessure est divisé en 8 sections dont les titres, pour n’en nommer que quelques-uns, sont tous plus séduisants les uns que les autres et concourent à dessiner une trajectoire : « L’insoumission des corps », « Charpente de l’intime », « Tracé de la sauvagerie », « Tomber n’est pas une fin »…
L’être, comme habitacle livré au monde, apprend à composer avec sa violence : « la géographie des tempêtes / prend racine dans ma nuque / mes flancs obéissent / aux incursions du soleil / je me désamorce / négocie mon dépeuplement ». Le corps se trouve tantôt souffrant ou soudain assailli : « des peuples se croisent / à l’angle de mon cou et de mes épaules », mais se révèle d’une résistance sublime, jusqu’à l’épuisement.
Ainsi, « entre la force et l’abandon », se mettent en place des échanges : une sorte d’osmose. L’aventure poétique, au fil du recueil, transgresse les frontières :
« j’épuise le ciel
un couvercle au-dessus de la porte
les lettres à l’est s’illuminent
livrent le ventre du monde
son affolement
j’écris les mains dans la terre
bienvenue ici
écoutez le bruit
le vertige
ma légèreté
l’abri et le crâne
quadrature du lit »
En définitive, habiter, pour François Godin, relève du défi permanent, celui d’être pleinement présent chez quelqu’un, quelque part, comme dans une demeure. Cela revient également à apprivoiser son corps, malgré les blessures, à vivre ses relations, malgré les ruptures, et à aimer ce qui advient.
N. E.
L’équipe de la revue Saison baroque vous invite chaleureusement au lancement de son numéro d’automne, le mercredi 29 novembre, à 18 h, à la bibliothèque (local D-2702).
Les poètes et photographes vous présenteront leurs œuvres. Pour les étudiants, il s’agit d’un moment précieux parce qu’il représente l’aboutissement de plusieurs semaines de travail.
Au plaisir de vous y voir !
En vidéo, le parcours de la revue Saison baroque, une réalisation des Équipes vidéastes d’Édouard (ÉVÉ).
LEMIEUX, Audrey,
L’ossuaire,
Leméac,
2017
Dans ce récit hanté par la mort, chaque lieu est presque un personnage à part entière.
À commencer par la ville de Kutná Hora, non loin de Prague, et dont les mystérieuses sonorités résonnent en ouverture :
À Kutná Hora, ce n’est pas l’heure de la prière, car on ne prie pas. À Kutná Hora, sur les pavés inégaux, la foule avance lentement. On n’entend que le chuintement des semelles et le clapotis des flaques d’eau. Les hommes et les femmes, malgré la pluie, arrivent nombreux par le train. À quel appel répondent-ils ? Comment savoir ? Les parapluies s’entassent, les cirés s’imbibent – tout le monde prend froid. Il faut attendre son tour avant de franchir les portes de l’ossuaire, avant d’entrer dans la bouche de ce grand crâne qui en contient tant d’autres. Et moi qui en sors, je ne comprends pas le tchèque, mais je sais ce que les os racontent, j’ai vu le ravage de la peste noire, quarante mille corps épars et mêlés au hasard des sculptures.
Puis, il y a l’épicerie où la narratrice est employée comme caissière, la maison de campagne où elle habite avec sa mère et la ferme du voisin, homme de peu de mots, mais avec lequel elle semble avoir noué un lien particulier, plus authentique. Même la côte du chemin Saint-Louis, qu’il lui faut gravir, à bicyclette, entre le travail et la maison, participe à la construction de l’effet de réel. Ce sont aussi, sans doute, les nombreuses notations visuelles, tactiles ou olfactives, sillonnant le récit, qui donnent vie à l’espace, à ce no man’s land. On croirait y être tant les sensations de la narratrice envahissent le lecteur à son tour, restent vives à sa mémoire.
C’est que la narratrice de L’ossuaire éprouve une réelle fascination pour la matière. À la fois solitaire et curieuse, tout ce qui semble faire peur aux autres éveille en elle une imagination, un étonnement, un questionnement sans limites. Son obsession pour le vivant et la mort se révèle d’ailleurs au contact de la peur que les autres en ont.
En effet, tout oppose la narratrice à la mère, véritable « général d’armée », devenue veuve trop tôt, et fanatique du ménage, haïssant souvent ce que sa fille aime : « Ongles et cheveux sans vie devaient au plus vite être balayés dehors, et draps, coussins, tapis secoués frénétiquement quel que soit le temps ».
Cette pauvre femme terrorisée par la vie, effrayée par la mort, est bien incapable de répondre aux questions de sa fille, d’apaiser ses craintes, de mettre des mots sur l’intuition qu’elle a depuis l’enfance de l’existence de l’autre monde, de « la vie après la vie ».
L’obsession de la mort semble parfois être décuplée par ce silence qui entoure le tragique de l’existence et dont il ne peut jamais être question, dans ce monde-ci, dans aucune conversation entre les personnages du roman, pas même avec son amie Maude, collègue de travail, souffrant d’anorexie (cela n’est jamais nommé ainsi) et dont l’allure cadavérique nargue la mort sous le silence coupable de l’entourage et de la narratrice. À l’épicerie, les employés, le patron, les clients incarnent un monde sans âme, des êtres dévalués, des marionnettes, des automates, devenus de simples mécaniques corporelles : « il me semble qu’il ne se passait rien dans les regards où je m’aventurais, il me semble que j’en émergeais tout le temps déçue. »
On meurt beaucoup dans ce village où vit la narratrice. La proximité avec la terre, l’abattage des bêtes, le cycle des saisons, rendent la mort familière mais encore trop taboue ; « les cimetières, trop carrés, trop réguliers […] simulacres parmi d’autres ». Les accidents, la maladie sont aussi nombreux et emportent avec eux les êtres chers.
Mais le voyage à Kutná Hora provoquera-t-il une réconciliation, puisque ce qui est partout caché ici, « scintille comme nulle part ailleurs » là-bas ?
La frontière entre le monde des vivants et celui des morts est en réalité poreuse. La narratrice de L’ossuaire semble en fait vouloir briser la séparation, au risque de l’obsession, de la folie…
Quand on lit Audrey Lemieux, dès l’incipit, on est touché par son style d’écriture proche du cinéma. La narration réussit à projeter littéralement l’action, les gestes des personnages ou les lieux, devant les yeux du lecteur. La construction d’instants, d’intervalles, la succession des évènements, n’empruntent d’ailleurs pas des voies rectilignes et contribuent aussi à créer ce rapprochement avec le 7e art.
Mais au-delà de ces affinités, L’ossuaire n’en demeure pas moins un remède littéraire… pour apprivoiser la mort.
N. E.
Demain, le jeudi 26 octobre, aura lieu le lancement simultané des parutions récentes de nos collègues Hugo Beauchemin-Lachapelle, Marina Girardin, Audrey Lemieux, François Harvey, Maggie Roussel et François Godin. L’évènement se déroulera à la Librairie coopérative, située dans le Pavillon Le Caron, de 17 h à 19 h.
Veuillez si possible confirmer votre présence (par courriel, à administration@coopmontpetit.com, ou par téléphone, au 450-679-2631, poste 2681).