Chaque fois, je t’invente évoque la perte des êtres chers, mais aussi une forme de rédemption par la fiction.
« J’ai écrit au fil des ans plusieurs nouvelles qui tournaient toutes autour d’une disparition, de la perte d’un être cher. Mes personnages tentaient, par l’imaginaire, de renouer avec ces personnes disparues. J’ai fini par garder la meilleure histoire et je l’ai étoffée suffisamment pour qu’elle devienne un petit roman », explique la jeune professeure, une semaine après le lancement de son livre.
Rien d’autobiographique, précise-t-elle, sinon, peut-être, cette angoisse de perdre si prégnante chez les mères d’enfants en bas âge. Car pendant les sept années au cours desquelles a mûri son histoire, Stéphanie a accouché deux fois en plus de finir son doctorat (sur Andreï Makine) et son post-doctorat (sur les imaginaires du Nord). « Il est clair que mes années passées à fréquenter l’oeuvre d’Andreï Makine ont teinté mon univers littéraire : sa manière de parler des femmes, l’intensité de son regard. »
Ainsi, Chaque fois, je t’invente – un titre qui évoque à la fois la réinvention de l’être disparu et la force de renouvellement de la fiction – est un roman à deux voix où l’auteure raconte des histoires parallèles. La première est celle d’une femme qui décide de partir à la recherche de son fils disparu. La seconde, celle d’un fils artiste qui peint et repeint le visage de sa mère morte.
Chaque fois, je t’invente, Stéphanie Bellemare-Page, Leméac Éditeur, 128 pages.
Pascale Millot