C’est un texte de fin du monde que notre collègue Mathieu Blais publie dans le plus récent numéro de la revue d’art Le sabord, un texte où « Tout commence tout, la mousse, lichen, la tourbe, tout vient de l’humidité, la terre de sa fange, noire et spongieuse, sa légèreté floconneuse […] » pour aboutir à « [l]’encommencement alors – à la limite du monde connu – une autre terre / Parce que j’arrive avec de neuves voyelles et d’irradiantes consonnes / Pour dire / Plus loin / Plus loin, pour exister autrement. »
Tous les auteurs et artistes visuels réunis ici ont produit des œuvres illustrant la brunante, « crépuscule métaphorique, qui évoque le déclin et la faillite, ou instant transitoire où, concrètement, l’obscurité investit la voûte céleste de ses ultimes éclats », explique-t-on en éditorial de cette 106e édition de la revue de création littéraire et visuelle québécoise.
Mathieu Blais, qui aime à réfléchir sur le concept de territoire, a choisi d’aborder ce thème par un long poème narratif accompagné des images crépusculaires de l’artiste Catherine Bolduc. Dans « À la limite du monde connu », une « voix narrative » part à la découverte d’une nouvelle Amérique qui n’existe pas encore. « Je creuse, j’explore, explique le poète-romancier, oscillant entre deux pôles : celui du corps et celui de la roche, du bois, de la forêt. »
On trouvera dans ce beau numéro quelque onze textes d’écrivains dont ceux de Michaël Lachance, David Clerson, David Goudreault et Marie-Hélène Sarrasin, ainsi que plusieurs œuvres d’artistes visuels, dont Aude Moreau et Fiona Annis.
P. M.