Émilie Jobin dirige un dossier consacré aux nouveaux territoires féministes dans le dernier numéro de la revue Jeu.
En 1995, la revue de théâtre Jeu publiait un numéro entier sur le théâtre des femmes. 20 ans plus tard, ce sont les « nouveaux territoires féministes » qui sont à l’honneur dans ce dossier dirigé par Émilie Jobin. « Dans la mouvance du printemps 2012, beaucoup de jeunes créateurs se sont engagés sur le plan artistique et politique, et notamment de jeunes femmes de théâtre qui assument une parole ouvertement féministe », explique la professeure de littérature et de théâtre au cégep. Parole assumée peut-être, mais pas pour autant facile à porter si l’on en croit les créatrices présentées dans ce numéro lancé le 8 septembre au Théâtre Espace Go.
Tantôt défini comme « effrayant », « douloureux », « latent », « mot-bombe », le féminisme ne semble toujours pas aller de soi, même sur les planches du Québec en 2015. Et cela commence par une présence famélique des créatrices au théâtre. « Je regarde scrupuleusement les productions présentées chaque saison et je constate que les créations des femmes se comptent encore sur les doigts de la main », poursuit Émilie Jobin. Ce numéro de Jeu est donc loin d’être superflu. « J’ai choisi de solliciter des créatrices qui offrent des perspectives nouvelles sur le théâtre féministe. » Au menu donc, des textes, des entrevues, des critiques signées par des femmes (et quelques hommes) qui tous abordent de front ou de côté cet engagement artistique autant que politique.
« Nouveaux territoires féministes », Revue Jeu, Numéro 156, octobre 2015, dossier dirigé par Émilie Jobin.
Avec des textes de Christian Saint-Pierre, Catherine Lalonde, Frédérique Doyon, Marie-Ève Milot et Marie-Claude Saint-Laurent.
Ci-dessous, quelques photos du lancement.
Pascale Millot